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Apprendre à lâcher du lest ou comment le perfectionnisme peut parfois me gâcher la vie

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J’ai écrit dernièrement sur la bienveillance avec soi-même ici. Il faut croire néanmoins que c’est un sujet sur lequel je dois continuer à travailler dessus car je me rends bien compte que je continue à rester perfectionniste et qu’apprendre à lâcher du lest de temps en temps, ce n’est pas grave.

Comment les exigences que je me fixe peuvent parfois me gâcher la vie

Une to-do list qui s’allonge 

Je l’avais annoncé dans un article précédent (ici) : depuis janvier, je me suis remise au bullet journal. Le bullet journal est vraiment un outil super pour la productivité : on écrit ce qu’on veut faire dans la journée / semaine / mois, on s’organise pour l’année et on peut noter toutes les choses dans un même endroit. 

Je suis devenue super productive depuis ! Mais les to-do list ont un effet pervers avec moi :

  • J’ai envie de “sur-performer” : les réalisations ou les choses que je me fixe chaque mois sont réalisées en tout début du mois. Limite, je deviens obstinée à réaliser l’objectif jusqu’à ce que je l’ai atteint. Pire encore : je veux aller au delà de mon propre objectif. Par exemple : si un objectif est de lire 300 pages de tel livre, non seulement, j’ai lu les 300 pages les 15 premiers jours du mois mais au final, je vais lire le livre en entier dans le même mois.  Je sais ça semble bête mais c’est le résultat !
  • Mes to-do list ne cessent de s’allonger : plus ça va, et plus mes to-do lists ne cessent de s’allonger. Je ne sais pas si c’est pour me créer mon propre défi, mais si auparavant elles pouvaient avoir 4-5 articles, maintenant je m’en fixe une dizaine par jour, que ces activités soient longues ou non 

Ca peut paraître complètement stupide, mais c’est ainsi. Les to do list ont un effet bénéfique car je suis contente d’avoir réalisé des choses mais parce que j’aime être exigeante avec moi-même, j’en fais un peu trop.

Être frustrée quand je n’ai pas “atteint” mes objectifs de la journée

Il y a un autre point dont je me suis rendu compte : quand je ne fais pas les objectifs, je ne me sens pas très bien. J’ai l’impression d’avoir “gâché” le temps libre, de ne pas l’avoir rendu productif. Je m’en veux tout simplement. Je n’arrive pas à profiter d’une journée où je n’ai fait que me reposer au lieu de faire des promenades, faire des courses, lancer une machine etc. 

Il y a quand même une partie de moi qui se rebelle et qui se dit “aujourd’hui, tu as le droit de ne rien faire, c’est le weekend” (souvent, c’est d’ailleurs ce que me répète Mr Platypus). Mais je sens bien que j’ai l’impression que c’est une journée vide, une journée “à blanc”. 

Au final, je me suis rendu compte que je pouvais me mettre la pression assez facilement. C’est assez drôle, car alors que j’évoquais à des amis que je ne regardais pas de séries et que je ne jouais pas à des jeux vidéo, un ami m’a dit “en fait, tu passes ton temps à dormir et à te reposer, c’est ça ?”. Et étrangement, j’ai pris cette remarque super mal, comme s’il venait de me dévaloriser. Peu importe en fait la réalité : que je fasse des choses ou que je dorme… Mais j’ai eu besoin de me justifier. Comme s’il venait de me mettre en défaut.

Être consciente que oui, je continue à être perfectionniste

Je ne sais pas si ce que je vous raconte vous parle ou si vous avez déjà connu les mêmes choses ? En tout cas, au moins, je suis consciente que le perfectionnisme est un élément déterminant de ma personnalité !

Je ne pense pas que ce soit quelque chose que je pourrai changer mais c’est quelque chose sur lequel je peux travailler car j’en ai conscience. Donc je pense que c’est déjà un premier pas. J’en avais déjà parlé dans mon article de ce que m’avait appris le confinement ici.

Apprendre à lâcher du lest avec moi-même

Je peux vous dire sur quels axes je travaille mais malheureusement, je n’ai pas de solution miracle. C’est un défi pour moi de tous les jours : être bienveillante avec moi-même et arrêter de me mettre la pression sont des sujets sur lesquels je continue d’avancer et de progresser. C’est peut-être ça qui est passionnant : comprendre comment on fonctionne, s’accepter ainsi et ensuite faire des petit pas vers un autre fonctionnement. 

1. Se féliciter de tous les sujets sur lesquels j’avance

Au lieu d’essayer de “battre” mes propres objectifs et d’en proposer d’autres pour le lendemain, je prends un peu de temps à me réjouir d’avoir fait plein de choses dans la journée. Et même s’il s’agissait d’une journée de repos, je me félicite d’avoir pris du temps pour moi, ou d’avoir lu un peu ou cuisiné…

2. Poser des limites et se faire des défis de casser de temps en temps le rythme 

C’est peut-être la chose à laquelle j’ai le plus de mal même si je sais bien que ça pourrait rendre ma vie plus légère : accepter de faire des écart sans éprouver de sentiment de culpabilité

Par exemple de laisser faire Mr Platypus faire la cuisine le weekend ou même, de temps en temps, ne pas manger un plat fait maison, ou d’accepter de ne pas avoir fait de stretching yoga le matin parce que j’ai voulu dormir. Accepter en fait d’avoir la flemme. Tout simplement.

C’est plus facile à dire qu’à faire. Mais j’imagine que si je me réjouis de tous les accomplissements réalisés (le fameux point #1), j’arriverai plus allègrement à passer outre ces moments où mon corps me dit de me reposer. Dans un article, j’avais lu de ne pas se juger. Encore une fois, je trouve que c’est facile de donner de tels conseils mais ce n’est pas très concret.

Donc ma méthode, c’est de poser des limites :

  • Ne pas écrire plus de 5-6 éléments dans ma to-do list : ça évite de créer trop de contraintes. De plus, il faut prévoir tous les moments qu’on n’avait pas prévu et qui nous empêcheraient de faire tous les éléments de la liste.
  • Définir les 2-3 éléments les plus importants : ainsi, si les autres ne sont pas réalisés, c’est plus pour m’en souvenir pour la prochaine fois. Mais ça évite de se sentir coupable quand on ne fait pas tous les éléments de la to-do list. Ca devrait simplement être du bonus
  • Casser le rythme : avoir des jours où il n’y a rien écrit dans la to-do list. Ainsi, j’apprends aussi que chaque journée ne doit pas être forcément productive.

3. Apprendre à ralentir

Est-ce que c’est une histoire aussi de vouloir tout rendre productif ?

Je sais aussi que j’ai grandi dans une culture où être productif est une valeur appréciée. On veut maximiser le temps, on veut “gérer” son temps, au risque de devenir des managers de nos activités. Et veut faire toujours plus. En tout cas, c’est mon cas. 

Voici les petits points sur lesquels je suis plus vigilante pour apprendre à ralentir :

  • Remplacer “il faut” / “je dois” par “je peux” : cela me permet de créer un peu plus d’espace de liberté, de ne pas imposer de contrainte et de ne pas tenter d’être forcément productive tout le temps
  • Peut-être accepter l’aide de l’autre : parfois, on ne peut pas tout faire tout seul (ou toute seule dans mon cas). Alors, j’aime aussi communiquer à Mr Platypus quels sont mes projets ou quelles sont les choses à faire. Si c’est faire des courses, passer l’aspirateur, lancer une machine, je peux aussi accepter qu’il en fasse un peu (même s’il travaille plus). Et peut être qu’en en parlant, je peux me rendre compte que ce n’est pas grave si ce n’est pas fait dans la journée même.

Conclusion

Bon, comme je l’évoquais plus tôt, je n’ai pas de méthode miracle. Si vous connaissez les mêmes symptômes de “perfectionnisme” et si vous avez des conseils, n’hésitez pas à m’écrire. L’avantage, c’est que je suis de plus en plus consciente de la façon dont je fonctionne héhé. Et que ça me permet d’essayer de trouver des moyens de contrebalancer !

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