Grossesse

Ma préparation pour un accouchement physiologique

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L’accouchement, quand on décide de ne pas avoir de péridurale et d’accoucher naturellement, nécessite une préparation. J’avais lu que c’est comme un marathon, on ne peut pas y aller “les mains dans les poches”, sans s’y être préparée, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Voici donc mon retour d’expérience sur ce qui m’a conduit à vouloir m’y préparer et ensuite, quelles méthodes j’ai utilisées !

L’envie d’avoir un accouchement physiologique

Les raisons qui m’ont conduit à vouloir un accouchement sans péridurale

La volonté d’avoir un accouchement physiologique est arrivée assez naturellement. 

Tout d’abord, j’avais peut-être trop entendu parler des violences obstétricales, mais en tout cas, il était important à mes yeux d’avoir le contrôle de mon propre accouchement. Je voulais pouvoir avoir le choix sur la position dans laquelle je voulais accoucher, le choix de pouvoir marcher ou de bouger. Tout ça impliquait l’idée de donner à la naissance un aspect moins médicalisé et plus “naturel”. Je n’avais pas envie qu’un médecin me dise ce que je devais faire, mais avoir le plus possible le contrôle de cet événement. Finalement, je voulais que cet accouchement m’appartienne.

D’autre part, je dois dire que j’avais aussi envie de vivre une expérience majeure. Quitte à sentir la douleur en pleine face. Et quitte à avoir mal. Je crois qu’au fond de moi, l’accouchement naturel était une sorte de rite de passage pour les mères, qui existe depuis la nuit des temps, et je ne voulais pas passer à côté de ça, même si la médecine moderne nous donne tous les outils pour éviter la douleur.

Ce sont des raisons très personnelles, et je comprends aussi tout à fait les femmes qui accouchent sous péridurale, hein !

La peur de l’accouchement physiologique

Quand j’ai commencé à me dire que je voulais un accouchement physiologique, je vous avoue que je me suis dit :

  1. C’est bien, j’ai pris une décision (c’est déjà un bon point)
  2. Je suis terrorisée : j’ai peur de la douleur et je suis une petite nature.
  3. Est-ce que j’y arriverai ?
  4. Peut être qu’il faut que je me prépare ?

Je ne vais pas le cacher : une fois la décision d’accoucher sans péridurale prise, j’ai été confrontée à une énorme peur. On dit que la peur est liée à quelque chose de concret qui se passe dans le présent.

C’est donc plutôt une forte angoisse que j’ai ressenti. 

Et bien que je l’évoque comme si la prise de conscience avait été une évidence, j’ai pris du temps à réaliser cette angoisse. Cette prise de conscience a été d’autant plus difficile que je ne savais pas trop de quoi et c’était compliqué de mettre des mots dessus. Je pense que c’était un mélange entre la peur d’avoir mal, de ne pas être assez “forte” et de ne pas aller jusqu’au bout.  De me dire que je ne “réussirais” pas. Et de me retrouver désemparée.

En fait, cette décision me confrontait à ma propre fragilité. J’avais l’impression que c’était un événement qui se vivrait surtout seule malgré le soutien de M. Platypus et j’avais peur de perdre pied au moment voulu.

On peut dire que cette décision a changé la façon dont j’ai abordé ma grossesse. Parce que face à cette peur, je me suis dit qu’il fallait que je la regarde en face et que je me prépare au mieux. Donc voici les divers éléments qui m’ont aidée et mon expérience.

On a d’abord pensé aux doulas… mais on a arrêté

J’ai d’abord pensé à faire appel à une doula. Les doulas sont très connues aux Etats Unis, et beaucoup moins en Europe. Mais ça arrive en France petit à petit. Ce sont des personnes qui accompagnent les femmes enceintes pendant la grossesse, l’accouchement et la période post-natale.

En Angleterre, les doulas coûtent environ 800-1000 pounds et par rapport à l’investissement financier que cela représentait, j’avais proposé de rencontrer des doulas encore en formation (“mentored doulas”) qui proposent des prestations à moitié prix.

On en a rencontré une (très gentille, une ancienne sage-femme) et au final, nous avons décidé d’arrêter les rencontres.

Je me suis rendue compte de la réticence de M. Platypus à avoir une troisième personne dans la pièce d’accouchement avec qui il aurait fallu interagir – en plus en anglais -, son envie d’être seulement deux pour vivre la naissance de notre fille et sa peur d’être relégué à une “seconde place” pendant la naissance.

Je me suis aussi rendu compte que c’était une préparation sur moi qu’il fallait faire et pas seulement faire appel à quelqu’un d’autre en plus. M. Platypus pourrait m’aider quoi qu’il arrive et j’avais confiance en lui. Ce n’était pas d’une doula dont j’avais besoin.

1. Une préparation physique

Faire attention à son alimentation

Nous faisions déjà attention à la façon de manger avec M. Platypus mais à partir du milieu du 5ème mois (là où je me suis dit que je devais mieux me préparer), j’ai fait beaucoup plus attention à manger seinement

  • J’ai arrêté le jeûne séquentiel et j’ai repris les petits déjeuners : plutôt du salé que du sucré.
  • J’ai essayé de varier un peu plus les plats même si ce que je continue de préférer reste les pâtes au fromage et au poivre. On a essayé de prendre plus de légumes
  • J’ai apporté un fruit chaque jour au boulot pour mon quatre heure.
  • On est allé manger beaucoup moins dehors avec M. Platypus. Je crois que c’est pour ça que je l’ai vu se déchaîner à manger 2 pizzas dans les soirées avec des amis haha.

Il y a beaucoup de sites ou de livres qui donneront de meilleurs conseils nutritionnels que moi, car je ne pense pas être une référence sur le sujet. Mais en tout cas, je ne peux que conseiller effectivement de faire un peu plus attention à ce qu’on mange, car j’ai quand même vu au bout d’un moment une différence sur ma santé et sur mon humeur.

Faire de l’activité physique

Il me paraissait évident qu’être en forme allait m’aider dans l’accouchement physiologique. Ca aurait été bête d’être au bout du rouleau avant même d’accoucher ! Surtout que la suite n’allait pas être de tout repos.

Voilà toutes les petites choses qui m’ont aidée : 

  • J’ai continué mes cours de yoga : avec le covid, les cours ont été suspendus, mais j’ai continué à en faire après à la maison. Et j’ai eu beaucoup de chance, car j’ai réussi à en faire jusqu’à la veille de mon accouchement (c’était des positions softs haha !)
  • J’ai essayé de marcher le plus possible : j’avais délégué les courses et la recherche du panier de légumes à M. Platypus, je m’y suis remise héhé. Et pendant mon congé maternité, je faisais 30 min de marche tous les matins

Je m’étais inscrite à des cours d’aqua natal yoga pour pouvoir faire un peu de piscine sans faire des longueurs, mais finalement, les cours ont été annulés avant même que je puisse essayer.

Dormir le plus possible

Je pense que c’est important de dormir le plus possible. J’ai eu quelques problèmes de sommeil (en tout cas, il était beaucoup plus entrecoupé qu’à mon habitude) mais je conseille quand on le peut de faire des siestes. Ca m’a bien aidé smile

Se faire du bien

Enfin, dernier aspect : se faire du bien. M. Platypus a été parfait pendant la grossesse : j’ai eu droit à des petits massages de 15 mins environ tous les jours smile C’est bête à dire, mais physiquement, ces cessions m’ont beaucoup aidé, d’abord pour décompresser et aussi car à la longue, on a mal un peu partout !

2. Une préparation mentale

Je l’ai dit plus haut, je pense que j’avais un travail mental à faire. J’avais une anxiété qui était là et il me paraissait important de l’accepter et d’agir pour me sentir moins dépourvue face à cette anxiété. Et voici les différents axes :

Se renseigner le plus possible

S’informer est clé car elle permet de réduire les incertitudes, et effectivement les incertitudes créent la peur. Evidemment, il y a les livres, mais vous pouvez penser également aux cours de préparation à l’accouchement, l’émission “La Maison des Maternelles” (les vidéos sur Youtube ont été une mine d’or pour moi) et les amies

J’ai eu beaucoup de chance sur ce point ! Effectivement, à Bristol, j’ai été entourée d’amies/collègues qui étaient enceintes en même temps que moi, qui avaient eu un enfant quelques mois auparavant ou qui étaient tout simplement mamans. Pouvoir parler m’a permise de poser toutes les questions (même un peu idiotes), de dédramatiser mes expériences (par exemple : est-ce que c’était normal de s’inquiéter à x semaines sur les mouvements du bébé ? Est-ce que c’était normal d’avoir des problèmes de peau etc.) et de ne pas tout garder entre Mr Platypus et moi.

Concernant les cours, nous nous sommes inscrits aux cours de préparation à l’accouchement du NHS mais les cours ont été annulésà cause du Covid (Ah ce Covid !). Nous nous sommes inscrits à ceux du NCT (une association très connue en Angleterre) sur les conseils d’un livre et sur la confirmation d’une amie qu’ils étaient vraiment bien. A mon avis, le bénéfice réside moins sur les informations qu’on en retire que sur la possibilité de rencontrer d’autres futurs parents, et de ne pas se sentir isolés après la naissance.

En termes de livres, un des livres qui m’a le plus aidée également est le livre d’Ina May, dont j’ai parlé dans un article entier ici.

Faire des sessions de méditation (10 min par jour)

C’était dans mes objectifs de l’année 2020 haha (cf article ici) mais j’y ai vu une vraie aide pour aussi calmer mon mental. D’ailleurs, quand j’y pense, j’ai aussi fait un article sur “Apprivoiser le silence”. 

Donc oui, me rendre compte que j’étais anxieuse m’a d’autant plus motivée pour refaire un peu de méditation tous les jours. La méditation m’a vraiment aidée à ralentir mes pensées et à m’obliger à me poser.

Une amie me disait que pendant la naissance, elle avait considéré les contractions comme des vagues qui viennent et qui repartent. C’est vrai. Pareil pour les pensées : elle arrivent mais savoir qu’elles repartiront permet d’éviter de se focaliser dessus (et notamment au moment de la naissance)

Essayer l’hypnothérapie

Enfin, dernier point, j’ai acheté un livre pour faire de l’hypnothérapie. J’ai longtemps hésité car c’était un investissement et je me suis tournée vers des cours maison plutôt que des cours avec un(e) véritable hypnothérapeuthe. Donc j’ai acheté Hypnobabies à 50 pounds environ sur Ebay (sinon, c’est vraiment cher !) mais je ne regrette pas mon choix. 

L’hypnothérapie souligne que nos croyances sont aussi liées à ce qu’on entend autour de soi et qu’il y a un travail conscient à faire dessus. Donc je passais chaque jour une bande d’affirmations positives sur la grossesse et naissance que je me répétais.

Le deuxième point, c’est d’apprendre à faire baisser les barrières et j’écoutais également une bande son d’hypnose. J’avoue que je m’endormais la plupart du temps (hm hm…). Mais j’ai persévéré, j’ai gardé confiance et ça a vraiment marché. Au moins dans ma façon d’aborder la grossesse et la naissance. 

C’est vrai que si on fait tout ce que préconise l’hypnobirthing, on se rend compte qu’on n’a plus de temps pour nous. Mon conseil, c’est de ne pas culpabiliser si on n’écoute pas 30 min par jour une bande d’affirmations positives et 1h d’hypnose. D’autre part, il y avait en plus des exercices à faire pour s’entraîner à l’auto-hypnose. C’est un investissement personnel, certes, mais ne vous en faites pas si vous ne faites pas tout chaque jour !

Voilà comment j’ai préparé la naissance de bébé Chipmunk sans péridurale. La naissance s’est d’ailleurs bien passée, et si j’ai le temps, je pourrai vous la raconter dans un autre article ! Mes donc pour la préparation à la naissance physiologique, le top 3 a vraiment été : l’hypnobirthing, la lecture du livre d’Ina May, le yoga / la marche.

A bientôt !

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