Billets d'humeur,  Vivre à Bristol

Nous sommes rentrés en France !

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Grande nouvelle (même si elle date de bientôt 2 mois haha) : nous sommes rentrés en France ! Le choix a été principalement guidé par le changement de notre situation familiale avec l’arrivée de bébé Chipmunk qui impliquait un déménagement pour avoir plus d’espace et un éloignement du centre ville et des bureaux, ainsi que par l’envie d’avoir de nouveaux défis professionnels.

Forcément, ce départ donne envie de réfléchir sur ces deux années en Angleterre. Beaucoup de choses ont changé : on a emménagé ensemble avec Mr Platypus, on est parents, et j’ai maintenant des cernes (merci bébé Chipmunk ! Non non, ce n’est pas le temps qui passe, j’attribue tout au bébé haha).

Ce qui est étonnant est que la simple idée de partir de Bristol me faisait monter les larmes aux yeux. Qui aurait pu le deviner, alors que mes premiers mois dans cette ville m’ont semblé si difficiles ? Je me revois les premières semaines après notre arrivée, regarder par la fenêtre, désespérée par la météo et le ciel gris, à me dire que la vie en France me manquait et qu’allais-je faire pour survivre à un manager qui passait son temps à crier ? 

Les dernières semaines ont approché avec une petite boule dans le ventre. Je suis très contente d’être rentrée en France, d’avoir un peu plus de place avec bébé Chipmunk et de pouvoir revoir la famille. Mais je reconnais aussi que j’ai fini par vraiment apprécier vivre à Bristol et je me rends bien compte qu’un certain volet de ma vie s’est refermé. 

Ce qui va me manquer en Angleterre

Il faut noter qu’on avait beaucoup d’avantages à Bristol :

  • On vivait  près du centre ville et à 3 min du travail
  • Notre appartement donnait sur une vue reposante du canal et des goélands et les parcs n’étaient jamais très loin
  • Toute la région du Sud Ouest de l’Angleterre est vraiment très belle et je regrette vraiment de ne pas avoir eu plus d’opportunités pour la visiter (même si on a quand même essayer de profiter de toutes les opportunités pour le faire)
  • Enfin, l’excellente météo de la deuxième année a sûrement beaucoup contribué au fait que j’ai vu la ville sous son meilleur jour.    

De la même façon, j’ai commencé également à apprécier la vie en Angleterre. Nous en parlions avec Mr Platypus. Lui évoquait le fait qu’il aimait le fromage râpé anglais, les énormes boîtes de yaourts et les chips de qualité mais bien moins chères qu’en France. De mon côté, si je fais la liste de ce qui me manque le plus, je dirais

La possibilité de se faire livrer les courses si facilement

On peut changer la commande jusqu’à la veille et c’est vraiment un système super bien développé ici. Je n’ai plus du tout envie d’aller dans un supermarché pour faire mes courses ! 

La possibilité de payer si facilement en carte bleue

Le système de la carte bleue est vraiment bien développé. Pas la peine d’un minimum d’achat, comme souvent en France

Les charity shops

C’est vraiment pratique pour donner des affaires qu’on utilise plus ou pour acheter des objets à bas prix et de bonne tenue. Je regrette que bébé Chipmunk soit née au moment où tous les charity shops étaient fermés

En tant que maman :
  • Le système de santé : je ne sais pas si j’ai eu de la chance, mais tout s’est vraiment passé sans encombre avec la NHS pour bébé Chipmunk et moi. Du début juqu’à la fin, même s’il y a toujours des améliorations à faire, j’ai été bien traitée avec les sages-femmes, l’accouchement a été parfait et le suivi pour les vaccins – de bébé Chipmunk ou du mien pour la grippe – a été fait sans que j’aie besoin de relancer. En plus, c’est vraiment pratique de ne pas avoir à avancer d’argent quand on voit un médecin !
  • Le soutien de la municipalité : là encore, il est possible que j’aie eu de la chance d’avoir eu un soutien de personnes qui s’intéressaient vraiment à aider les mamans, mais les aides que j’ai reçues pour soutenir les mamans pendant le covid a vraiment été inestimable
La solidarité entre voisins

C’est quelque chose dont je me suis aperçue en étant maman et en faisant partie d’un groupe de mamans. J’ai apprécié l’entraide et la solidarité qui pouvaient exister entre les jeunes mamans. Le fait qu’on puisse échanger des informations, partager nos joies et chercher des réponses à travers des personnes qui vivaient la même chose offre une aide inestimable, que je ne connais pas en France.

De la même façon, les groupes Facebook où les gens donnent aux personnes dans le besoin (une maman qui demande des habits / à manger etc) sont vraiment nombreux. 

Il est tout à fait possible que tout ça existe aussi en France, mais c’est en Angleterre que j’en ai pris le plus conscience. Il est vrai que c’est un palliatif par rapport à un manque d’aide de l’Etat. La solidarité ou les associations sont le fait de gestes de particuliers et n’est pas du tout organisé au niveau de l’Etat.

Des magasins ouverts le weekends

Je sais que l’ouverture des magasins le dimanche fait débat en France et je reconnais que j’apprécie l’idée que chacun devrait pouvoir avoir une journée en famille. Mais j’avoue également que c’est vraiment appréciable de ne pas courir le samedi dans tous les magasins car le dimanche, les magasins sont fermés (ou alors avec un peu de chance, ils ouvrent le dimanche matin)

La pléthore de restaurants de rue

Se promener à l’extérieur, c’est comme se promener dans un marché ouvert pour nourriture. Il y a un café / burger / pizzeria tous les deux mètres. On ne mange pas forcément bien, mais ça donne une certaine animation   

Vivre en Angleterre m’a permis d’évoluer

Mine de rien, même si j’adore la France, je crois que vivre en Angleterre m’a aussi apporté de nouvelles façons de voir les choses, ou en tout cas une façon un peu différente de fonctionner. Ça ne veut pas dire que c’est mieux. Ca veut simplement dire que c’est différent.

Je suis un peu moins dans la polémique

Depuis que je vis en Angleterre, c’est vrai que je rentre moins dans les débats politiques ou autres. Concernant la politique, peut-être que c’est lié au fait que je me sentais moins concernée car dans un pays étranger ? 

Mais de fait, j’accepte aussi plus facilement que d’autres personnes puissent voir les choses différemment.   

Je suis contente que l’Etat n’intervienne pas forcément dans toutes les facettes de la vie courante

Pendant le Covid, il y a vraiment eu 2 façons très distinctes de réagir entre les Anglais et les Français. La plupart des personnes que je connais en France me parlaient de la situation catastrophique et des mesures à prendre. La situation en Angleterre était vraiment pire et pourtant, les Anglais étaient plutôt “relax” (limite trop à mon goût haha) et l’Etat se refusait à imposer des mesures trop directives pour laisser la place au bon-sens de la population. 

On peut toujours se plaindre de la façon dont l’épidémie a été traitée en Angleterre mais je pense quand même que j’ai mieux vécu cette période en étant à Bristol. Nous faisions attention si on se promenait, mais je suis heureuse de ne pas avoir eu besoin de penser à faire des papiers pour donner une raison de sortir. J’ai pris plus conscience de la façon de l’Etat en France à prendre par la main ses citoyens sans faire appel à leur propre bon sens   

Ce que je suis contente de quitter

Évidemment, il y a certaines choses que je serai heureuse de quitter. Même si je suis moins dans la polémique, il ne faut pas croire que je ne considère pas le gouvernement de Boris Johnson et le Brexit comme des incongruités que seuls des Anglais pourraient soutenir. 

Travailler avec les Anglais peut être difficile

D’autre part, travailler avec des Anglais ne s’est pas forcément avéré des plus faciles. Travailler dans une joint-venture n’a pas été de tout repos. Même si je généralise forcément, les Anglais sont souvent langue de bois et ils évitent de dire les choses en face. Mais lorsqu’il y a des problèmes – comme il y en a toujours dans une joint-venture – ils seront les premiers à se plaindre derrière le dos des autres. Et pourtant, franchement, dans le travail, ce ne sont pas les plus efficaces. 

Les choses de la vie courante qui ne me manquent pas :
  • Les sirènes de police : je ne comprends pas pourquoi ils mettent des sirènes aussi fort. C’est quoi leur problème ?

  • Ne pas trouver du fromage à raclette partout : on s’est remis à la raclette avec Mr Platypus (et mon ventre le ressent !), et c’est chouette miam miam
  • Ne pas avoir de boulangerie : j’ai beau manger très peu de pain, j’adore le concept d’avoir la boulangerie au coin de chez soi. Je me dis toujours quand je passe devant que je prendrais bien un pain au chocolat haha. Et de manière générale, je trouve dommage qu’il n’y ait pas beaucoup de petites échoppes ou d’endroits spécialisés pour acheter les produits frais / poissons / etc. 
  • Avoir des bibliothèques pauvres en BDs et pas toujours à jour dans les derniers livres sortis : la bibliothèque de Bristol m’a un peu déçue, et pourtant j’étais inscrite à la bibliothèque principale ! Les livres que je cherchais étaient rarement là et on sent qu’il n’y a pas un investissement très important dans les bibliothèques en termes d’achat de livres. Et oui, pour les BDs, ce sont surtout des comics. La culture de la BD est à développer en Angleterre ! 

Voilà voilà mes petites réflexions de mon retour en France. J’ai beaucoup de chance d’être bien lotie et d’être près de la famille, ce qui a beaucoup aidé pour la réinsertion à la vie en France. J’aurais aimé que les papiers administratifs soient plus faciles mais je reprends l’habitude ! A bientôt !

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