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Apprivoiser le silence

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Le sujet de l’article peut sembler un peu bizarre, mais dernièrement, j’ai senti l’importance du calme et du silence. En tout cas, je ressentais que j’en avais besoin. Les bienfaits du silence sont nombreux. Mais on ne le dit pas assez, le silence lui-même peut être déstabilisant. J’avais donc envie d’en parler, et quelles sont mes petites méthodes pour l’apprivoiser, que ce soit le silence extérieur mais surtout le silence intérieur .

Qu’est-ce que le silence ?

Si je recopie la définition Wikipedia, le silence se définit comme ” l’état de la personne qui s’abstient de parler. Dans son sens actuellement le plus courant, c’est l’absence de bruit, c’est-à-dire de sons indésirables

Je crois qu’en grandissant et surtout en vivant dans une grande ville, j’ai pris l’habitude de vivre avec beaucoup de bruit autour de moi. C’était le bruit extérieur. Mais je ne sais pas si vous avez remarqué, les gens ont appris petit à petit à faire moins de bruit. Par exemple, par rapport à l’énorme open-space, les gens parlent relativement peu, font des réunions dans des espaces séparés et gardent leurs casques sur la tête.

Mais il y a aussi le silence intérieur : celui quand nos pensées cessent de se bousculer, nous font nous presser ou nous empêchent de profiter du moment présent. Celui-là est bien plus difficile ! Je passe mon temps à planifier ou à réfléchir sur des projets comme d’autres peut-être aiment repenser à des événements passés.

 Quoi qu’en pensent les bavards le silence n’est pas une langue morte. 

Grégoire Lacroix, Un seul soleil, chacun son ombre (2013)

Les bienfaits du silence

Le silence est bon pour notre cerveau

Comme l’évoque l’article produit par l’observatoire de la santé visuelle et auditive qui reprend une étude publiée en 2013, le silence est bénéfique pour le cerveau.

Des souris adultes exposées à 2 heures de silence par jour ont vu de nouvelles cellules se développer au niveau de l’hippocampe, la région reliée à l’apprentissage, à la mémoire et aux émotions.

Dans un entretien avec Michel Le Van Quyen, auteur de Cerveau et Silence, celui-ci évoque une étude qui montrait les conséquences de la construction d’un aéroport de Munich sur les résultats des élèves. Leur capacité de mémoire et de lecture avait baissé.

Le silence est bon pour notre cœur et notre bien être

Le bruit libère l’hormone du stress. Et si le bruit est répété et constant, ça devient rapidement une source d’anxiété.

L’article sur les effets du bruit environnemental sur la santé physique évoque les troubles de sommeil provoqué par le bruit, qui peuvent entraîner sur le long terme une dépression.

Néanmoins, Le silence peut être déstabilisant

Je viens d’évoquer tous les bienfaits du silence.

Mais c’est vrai que le silence peut être un peu déstabilisant. En effet, il évoque le vide, la non-activité. C’est se retrouver seul avec soi-même et on n’a pas forcément l’habitude (ni l’envie d’ailleurs).

Quand le silence se fait, qui n’a pas essayé de mettre un peu de musique ou un podcast ? J’ai des amis qui mettent les séries télé en fond sonore régulièrement chez eux. De même, quand on n’a rien de prévu, qui n’a pas commencé à se dire « il faut que je fasse quelque chose ? » ou “Ne devrait-on pas lancer une série sur Netflix ?”.

Pour moi, chercher le silence est une sorte d’engagement, quelque chose qu’on ne recherche pas de prime abord et qu’il faut apprivoiser. Mais une fois qu’on s’y est habitué, c’est dur de ne plus décider d’avoir ces pauses qui font du bien au corps et à l’esprit !

Voici les petites méthodes qui m’aident à chercher un peu de silence !

Quelques idées pour apprivoiser le silence

Les 5 minutes canapé

La première idée, je l’ai piquée en écoutant la chronique de Christophe André dans Grand bien vous fasse. Il s’agit des « 5 minutes canapé ». La chronique est un peu vieille et je ne suis malheureusement pas capable de la retrouver sur internet.

Mais le principe est assez simple. En rentrant chez soi, on s’allonge sur le canapé et on ne fait rien. On ne regarde pas la télé, on n’écoute pas la radio mais on s’allonge, simplement, sans parler. C’est simple et en même temps pas du tout facile ! Il y a souvent une « urgence » qui nous pousse à nous lever, à parler, à faire quelque chose. Et il y le silence également qui emplit la pièce.

Mais ça fait vraiment du bien de prendre juste ces 5 minutes pour soi, à ne rien faire. Le plus difficile est de ne pas se juger. Car on commence à se dire “Mais qu’est-ce que je fais ? Je dois faire la cuisine et ranger etc”. La technique, c’est de se dire que c’est seulement 5 minutes. Mais avoir 5 minutes à soi, c’est quand même précieux.

10 minutes de méditation

La méditation est la version améliorée des 5 minutes canapé car dans ce cas-là, on fait vraiment attention à nos pensées et on se concentre sur la respiration. Ici, on se concentre à la fois sur le bruit extérieur et du bruit intérieur.

Souvent, avant de partir au boulot ou avant que M. Platypus ne rentre du boulot, je fais 10 minutes de méditation. C’est aussi à ce moment-là que je me rends compte que je passe mon temps à planifier dans ma tête haha.

On parle beaucoup de la méditation et je n’ai jamais voulu écrire un article dessus, mais il y a vraiment deux choses que je retiendrais de ma pratique :

  • La méditation élargit l’espace : ça paraît un peu mystique comme ça, mais en nous arrêtant, en nous concentrant sur notre corps et notre respiration, nous élargissons notre espace mental qui s’était réduit à notre flot de pensées. La méditation crée une pause et crée le silence à la fois autour de nous et en nous

  • Se rendre compte que nous ne sommes pas le flux de notre pensées : c’est la chose géniale de la méditation. Souvent, nos pensées nous amènent à agir. Et par la force des choses, on a l’impression que si on se dit telle pensée, alors cette pensée est vraie. On se dit aussi “il faut que j’agisse immédiatement” (en tout cas, c’est comme ça que je réagis). Mais en méditant, on est spectateur de ce qu’on peut penser. Il y a quelqu’un d’autre que nos pensées. Et j’ai trouvé que ça changeait beaucoup les choses : petit à petit, je suis moins esclaves de ce que mon cerveau ou mon ego peut me dire.

Ecrire dans un carnet

Dernièrement, j’ai eu des problèmes de sommeil car dès que je me couchais, je pensais à beaucoup de choses : l’avenir, le travail, les choses techniques etc. Et j’ai ressenti le besoin d’écrire dans un carnet ou un journal.

Déverser son flot de pensées par écrit me permet à la fois de lui faire face et en même temps d’annihiler son pouvoir. Quand je décris un événement et toutes les émotions associées ou quand je pose sur une feuille toutes les questions métaphysiques qui me taraudent, je me libère d’un poids. Bon, je ne dis pas que tout disparaît d’un coup. Et parfois, c’est vrai que j’ai l’impression de répéter avec des mots différents les mêmes remarques, mais ça fait quand même du bien.

Ecrire dans un carnet m’aide à créer un silence intérieur. En plus, quand j’écris, je me mets dans la chambre au calme, donc ce sont des sessions qui me permettent d’avoir également mon calme extérieur.

Marcher seul

Evdemment, marcher seul est plus sympathique dans un espace vert et calme qu’en ville. L’idéal serait de marcher en pleine nature. Mais soyons réaliste, on ne vit pas tous dans un cadre parfait.

Néanmois marcher apaise. J’avais fait un weekend méditatif et la première façon de méditer a été par la marche. Car on observe notre environnement, on se concentre sur ce qu’on voit. Et puis, on fait aussi du bien à notre corps qui ne cherche pas à bouger (car il bouge déjà héhé).

Je trouve que la marche est une super méthode pour trouver son silence !

Et vous, que faites vous pour apprivoiser le silence ?

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