Chronique de ma grossesse – mes 3 premiers mois
Il faut savoir que je n’étais pas du tout préparée à la grossesse. C’est à dire que je savais vaguement qu’on avait des nausées et des vomissements (merci les films !) mais c’est tout. Donc les 3 premiers mois ont vraiment été ceux de la découverte, de l’incompréhension par rapport aux changements corporels. Ils ont été pour moi les plus difficiles à vivre également. Donc pour celles qui découvrent ou qui sont dans cette période, je dirais : “ne vous inquiétez pas, ça passe (en tout cas, on l’espère !). Voici en tout cas mon récit de mes 3 premiers mois !
Quand on n’est pas encore sûre
Je crois que la grossesse commence au moment où on on se pose des questions à cause d’un retard de règles. J’avais une semaine de retard pour mes règles mais une partie de moi ne voulait pas trop y penser, peut être pour éviter de mettre le branle-bas de combat dans mon esprit. Car ensuite, je savais qu’il pourrait ne plus s’arrêter.
C’est drôle car le plus simple serait de faire un test. Ca éviterait de se poser trop de questions sur les signes avant-coureurs: est-ce que mes seins ont grossi ? Est-ce que j’ai pris du ventre ? Je m’aperçois de sécrétions vaginales un peu plus abondantes, je vérifie tout de suite sur internet si c’est un signe avant coureur. C’est pour dire haha.
En même temps, faire le test fait aussi un peu peur. Notre vie avec M. Platypus avait trouvé son équilibre et on est heureux ainsi. Avoir un enfant impliquerait des changements, et une partie de moi craint pour l’équilibre de notre couple.
J’apprends que je suis enceinte
C’est le moment compliqué : à quel moment dois-je me dire que c’est concret ? J’ai tellement peur d’avoir une fausse couche que j’essaie de garder la tête froide. On dit qu’une femme sur 4 connaît une fausse couche. La plupart ne le savent pas car la fausse couche intervient tôt et elles pensent que c’est un retard de règles. Sauf que maintenant, les tests sont de plus en plus perfectionnés donc on le sait bien avant.
Je ne pensais pas que ce serait comme ça, mais c’est vrai qu’apprendre qu’on est enceinte est un mix entre la joie et aussi la peur que cette joie soit de courte durée. On ne sait pas à partir de quand on peut se dire “c’est bon, je suis enceinte !”
Ma découverte du système anglais
Finalement, j’ai pris rdv avec un GP (un docteur en Angleterre) qui me dit de contacter les midwives (les sages femmes). Elle croit que je suis enceinte de 6 semaines mais je sais très bien quand on a commencé avec M. Platypus. En fait, je ne l’ai réalisé que plus tard, mais dans le comptage des semaines, on compte les semaines d’ovulation (donc 15 jours en plus que ce que je comptais).
Ensuite, vers 8 semaines, on a un premier rendez vous avec la sage-femme.
Le plus dur : faire comme si de rien n’était
Je pense que le plus dur, c’est de faire comme si de rien n’était devant ses amis les plus proches alors qu’on a envie de raconter tout ce qui se passe dans notre tête. Ca va durer jusqu’au premier scan (à 12 semaines) et ensuite, la parole se libère. Mais c’est surtout dans le premier mois qu’on a envie de parler ! De dire tout ce qui change dans notre vie, des choses auxquelles on fait désormais attention etc.
Je me rappelle, une amie est tombée malade et elle me parlait des prises de sang qu’elle détestait faire à l’hôpital. Et dans ma tête, je me disais “euh, oui, moi aussi j’en ai prise 4 chez la sage femme…”
En plus, au bout d’un moment, je n’arrivais plus à rentrer mon ventre. J’avais toujours caché mes bourrelets disgracieux en serrant les abdos (surtout pour les photos hihi) mais vient un moment où ce n’est plus possible… Je me demande si les autres croient que je mange trop ?
Commencer à faire attention à beaucoup plus de choses et s’inquiéter pour la santé du bébé
Je me rends compte – parfois trop tard et ça me stresse – du nombre de choses sur lesquelles il faut désormais faire attention. Par exemple, personne ne m’avait dit que les huiles essentielles n’étaient plus permises. Et puis, quel type de vitamines acheter (la réponse : il y a des vitamines spéciales femmes enceinte dans le commerce) ? A quel point la viande doit elle être cuite ? Est-ce que le fromage que je mange est bien pasteurisé ?
Enfin, je pense que ce qui a changé, c’est que j’ai toujours été un peu malade. Un rhume qui traîne, une fatigue passagère… Ce n’était pas bien grave. Dans ce cas là, on se dit qu’on doit aller mieux non seulement pour nous mais pour le bébé qu’on porte.
Subir une grosse fatigue et tomber malade
Je le dis tout de suite : je n’ai pas très bien vécu mes 3 premiers mois de grossesse. J’ai subi une énorme fatigue. Au début, je ne savais pas si je devais le lier à la grossesse ou aux jours qui raccourcissent. Mais après coup, je peux le dire : c’était la grossesse. Et je peux aussi le dire : ça commence dès le premier mois.
M. Platypus me disait “mais ce n’est qu’un embryon, comment pourrait-il te fatiguer autant ?”. Mais il y a le changement corporel et le début des hormones qui jouent.
En plus, vers le deuxième mois, je suis tombée malade avec un affreux rhume. Et là, je n’ose pas prendre de médicament – ni contre le rhume, ni simplement du paracétamol-. A moi le repos, et les inhalations à l’eau salée ! Heureusement, mon manager me laisse rentrer chez moi deux jours de suite, sinon, je ne pense pas que j’aurais survécu. Et le pire, ce sont les collègues compatissants qui te proposent le médicament super fort contre le rhume.
Je me souviens avoir pleuré parce que je ne comprenais pas pourquoi j’étais à ce point fatiguée, et pourquoi cette fatigue ne partait pas malgré les siestes tous les jours (!). C’est là que je réalise la chance que j’avais d’habiter si près du boulot. Mais oui, j’ai eu des moments de désespoir où je me mettais à pleurer en me disant “mais pourquoi je suis comme ça ?”
Ce n’est que dans le troisième mois où j’ai accepté ma “condition” de femme fatiguée. Je pense que je me suis habituée à l’idée que mon corps avait besoin de repos et que ce n’était pas grave. Que c’était normal. On se rend aussi compte que notre corps est capable de guérir sans les médicaments habituels. Et cette idée donne plus de force qu’on ne le croit.
Un de mes meilleurs souvenirs : notre premier scan
Heureusement, les 3 premiers mois n’ont pas été seulement anxiété et fatigue. A la 12ème semaine, on a notre premier scan. Et on voit le bébé en vrai ! Je pense que jusqu’au scan, le bébé était une figuration intellectuelle, un peu abstraite et c’est vraiment incroyable de le voir en image et en train de bouger.
J’ai la larme à l’oeil car je regarde M. Platypus qui est lui aussi ému. Le moment est vraiment magique. C’est un de mes meilleurs souvenirs d’ailleurs.
Ls sage femme est sympathique. Elle nous explique un peu. C’est assez drôle car ça ne ressemble pas du tout à ce que je voyais dans les films où la femme est à demi allongée et regarde l’écran. Non, au contraire, je suis complètement allongée et je m’échine à lever un peu ma tête pour voir. Par exemple, je ne vois rien quand elle parle du coeur.
Un moment aussi un peu drôle, c’est quand elle s’émerveille plusieurs fois à toute l’eau que j’ai bue avant de venir. Je ne voulais pas faire les choses à moitié alors oui, c’est vrai, j’ai beaucoup d’eau dans la vessie. Mais ça ne l’empêche pas de bien appuyer.
Elle nous offre 2 photos (alors que nous n’en avons le droit qu’à une). C’est un peu notre trésor à tous les deux.
Je réalise que j’ai les premiers symptômes de la femme enceinte
On ne m’en avait pas parlé mais je me rends compte que je rote beaucoup plus souvent qu’avant (et je pète aussi haha) ! M. Platypus ne croyait pas que c’était dû à la grossesse. Il me disait que je me faisais trop de films. Mais j’en suis sûre, c’est la grossesse qui me fait roter.
J’ai aussi des poussées d’eczéma : on n’en parle pas beaucoup dans les livres, mais en tout cas, ça m’arrive le 3ème mois. J’ai des poussées d’eczéma sur le ventre et sur la poitrine et c’est pas super joli. Ca fait des grosses plaques rouges (qui brunissent quand ça s’arrête) et en plus, ça gratte !
Conclusion
Voilà, c’était les 3 premiers mois. Je vous raconterai ensuite mois par mois comment j’ai vécu le reste de la grossesse. Pendant les 3 premiers mois, je pense que j’évitais de me projeter trop au cas où je devais perdre le bébé. Mais ça n’empêche pas de se poser des questions sur soi-même : quel type de maman je veux être etc.