Ce que j’ai appris pendant le confinement
Le confinement n’est pas terminé en Angleterre mais ça fait quand même plusieurs semaines que le virus a pris une place prédominante dans notre vie et je me suis dit que c’était intéressant de me poser la question sur la façon dont ce changement brutal de mode de vie avait eu une incidence dans notre vie ou notre façon d’aborder certaines choses.
Ici, un article sur mon confinement à moi et du meilleur que j’en garde !
Avoir plus de gratitude pour ce que j’ai
Il y a des petits bonheurs que je prenais pour acquis :
- Se promener dans la rue sans me soucier des autres
- Voir ma famille ou mes amis
- Faire mes activités habituelles
- Aller au restaurant de temps en temps
Pour tout le monde, je pense, ces activités représentaient quelque chose de donné, qu’on ne pourrait jamais bouleverser.
Et puis, mine de rien, avec le coronavirus, l’autre est devenu un danger. Ca a complètement changé la donne.
Quand je m’imagine “l’après”, je réalise que la première chose que j’espère faire c’est simplement retrouver ma famille et mes amis, faire un barbecue, aller m’allonger dans un parc…
Je ne me rendais pas compte à quel point ce que je prenais pour acquis ne l’était pas, et que tout peut basculer.
Je crois que ce confinement m’a appris à avoir de la gratitude pour ce que j’ai :
- Avoir Mr Platypus dans ma vie
- Être en bonne santé (et avoir mes proches en bonne santé)
- Avoir un toit et finalement, pouvoir vivre bien
- Avoir le soutien de nos proches malgré l’éloignement : on reçoit même des colis pour nous soutenir (des masques, de l’alimentation, des vêtements…)
Je pense que c’est dans ce genre de moments qu’on se rend compte qu’on a de la chance. Et que finalement, le confinement a du bon.
Apprendre à être un peu plus flexible
Oui, c’est vrai, il y a plein de choses que j’aurais aimé faire qui ont été annulées :
- Des weekends en amoureux
- Des visites de la famille
- Des soirées avec des amis
- Des activités à essayer
- Et en plus, au mois de mai, j’avais prévu des congés pour prendre soin de moi…
C’est vrai que le confinement a déstabilisé notre vie de tous les jours :
- Je ne pensais pas que se procurer des pâtes ou de la farine serait si compliqué
- Je ne pensais pas non plus que j’aurais les cheveux aussi longs
- J’aurais aimé acheter des meubles d’occasion
Tout ça, aussi, a été un peu bouleversé… Mais deuxième point positif du confinement : on se rend compte qu’on peut être vraiment flexibles. S’il y a des choses qui m’auraient rendu triste de ne pas l’avoir fait en temps normal, pendant cette période, je me suis rendu compte qu’on pouvait se débrouiller. Et accepter qu’il y ait d’autres façon d’éprouver de la joie. Cette période nous apprend qu’on a les ressources pour se réinventer et ne pas s’attarder sur ce qu’on n’a pas.
Non, nous n’avons pas fait de pain avec Mr Platypus. Ni même des tartes. Et on a appris à cuisiner de façon différente. Non, nous ne sommes pas sortis. Et nous n’avons pas fait de weekends à l’extérieur. Mais étrangement, je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres sources de joie :
- Aller sur le balcon et juste rester au soleil regarder dehors
- Manger des pâtes parce qu’on a enfin trouvé un paquet : c’est drôle de se dire qu’on peut éprouver de la joie pour ça héhé
- Utiliser la fin de la farine pour des crêpes : hé oui, on redéfinit les priorités de la farine
- Essayer de nouveaux plats
- Lire un peu tous les jours : on a de la chance, on a un peu plus de temps
C’est comme ça qu’on se rend compte qu’on a en nous des capacités d’adaptation !
Apprendre à déculpabiliser
Pendant le confinement, j’ai pris un nouveau rythme. Le fait d’avoir moins d’impératifs m’a permise aussi de prendre plus mon temps. Et au final, je me lève plus tard, je prend plus de pauses – à moi les siestes ! -, je prend plus de temps à faire des activités etc.
Mais ce nouveau rythme est aussi venu de paire avec un certain sentiment de culpabilité : vu que j’avais la journée à moi, comment se faisait-il que j’avais l’impression de ne pas faire “grand chose” ? Comment se faisait-il que je m’en voulais ?
C’est fou car effectivement, malgré le changement brutal, j’avais quand même gardé certains réflexes, notamment celui de vouloir être “productive”. Et donc certains jours, je partais au lit de mauvaise humeur contre moi-même parce que j’avais l’impression d’avoir “gâché ma journée”.
J’ai encore du mal avec ça, et ça me prend du temps, mais j’ai appris à accepter que certains moments n’ont pas à être productifs pour être importants.
Le confinement apprend aussi à se créer un nouveau rythme et à redéfinir l’importance qu’on accorde à certaines choses. Et peut-être que le rythme de vie si effréné que j’avais jusqu’à maintenant, cadencé par des impératifs, ne correspond pas à mon mode de vie que je prends naturellement ? Peut-être également que je dois arrêter de me comparer aux articles qui me disent qu’on peut profiter du confinement pour faire le tri de l’appartement, faire un album photo, apprendre des nouvelles langues etc?
Donc petit à petit, j’apprends aussi à me déculpabiliser grâce au confinement. C’est peut être la chose la plus difficile pour moi héhé.
Mais cette période m’a permise de faire attention aussi à mon rythme “naturel” : savoir quand j’avais plus d’énergie, à quels moments de la journée j’avais besoin de repos. Et aussi, apprendre à me dire que non, il y a des activités qui peuvent paraître inutiles (notamment les travaux manuels) mais qui me font du bien et que ce n’est pas grave si j’ai passé beaucoup de temps à en faire !
Porter moins de jugements
Je suis de celles qui respectent les règles et je dois reconnaître que quand je voyais tous les Anglais qui ne prenaient pas le confinement au sérieux, ça me faisait enrager. Parce que non, les Anglais ne respectent définitivement pas le confinement. Les bains de soleil dans les parcs, les promenades en vélo, on en voit partout. En plus, sur le trottoir, certains se mettent au milieu malgré la présence d’autres personnes au lieu de se décaler pour laisser une certaine distance…
Je reconnais que j’ai jugé les Anglais de ma fenêtre, les ai critiqués et vilipendés. Je leur en ai voulu car je me disais que si certains faisaient des efforts justement pour rester chez eux, pourquoi d’autres se permettaient de sortir et de profiter du beau temps ? Si tout le monde faisait comme eux, alors on arrivait à la situation où le confinement n’existait pas…
Sauf qu’est arrivé le moment où le confinement m’a pesée. Nous n’avions pas mis le pied dehors depuis je-ne-sais-plus-combien jours. Et en m’imaginant comme un oiseau en cage, j’ai commencé à pleurer.
Depuis, avec Mr Platypus, quand il ne pleut pas, nous essayons de nous dégourdir les jambes. On fait attention, on choisit les rues et les horaires, mais maintenant, étant donné que je ne sais pas quelle est la situation des gens qu’on croise dans la rue, j’essaie de porter moins de jugements. Sauf pour ceux qui ne se poussent pas sur le trottoir !
Se poser des questions sur les changements que j’aimerais faire
On dit que la période de confinement va permettre de changer notre façon d’aborder les choses, de nous recentrer sur l’essentiel, de changer notre mode de consommation, de voyager ou même de reconstruire nos rapports aux autres. Je ne sais pas. Et parfois, j’avoue que j’ai des doutes.
Parce que quand je pense à l’après, j’avoue que j’aimais bien ma vie.
Néanmoins, la période de confinement a mis en lumière certains changements que j’aimerais avoir dans ma vie, à moyen ou long terme :
- J’aimerais avoir un jardin dans le futur. L’idéal : avec un petit potager : c’est vrai qu’avoir un peu de vert dans sa vie ne ferait pas de mal
- J’aimerais pouvoir faire du télétravail plus souvent : je trouve qu’il y a quand même des avantages non négligeables. En particulier de pouvoir se réveiller plus tard héhé
- J’aimerais changer de pays et pourquoi pas rentrer en France, parce que même si j’aime Bristol, j’aime bien l’idée d’être près de la famille (et parce que le système anglais de santé fait peur lol). On verra aussi par rapport au boulot !
Et vous ? que retirez-vous de cette période de confinement ? A bientôt !